Nouvel acte criminel sur le véhicule personnel de la journaliste bretonne Morgan Large
- Le 02/04/2023
- Dans Culture / Média
Reprise du Communiqué de Presse des journalistes de Splann !, RKB, Corlab, Radio Breizh & Club de la Presse de Bretagne.
Le 29 mars 2023
Deux ans presque jour pour jour après le sabotage de sa voiture, notre consœur et collègue Morgan Large a de nouveau été prise pour cible dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mars. Animatrice à Radio Kreiz Breizh (RKB), journaliste de terrain et co-fondatrice du média d'investigation bilingue français-breton Splann !, Morgan Large est connue pour ses enquêtes sur l'agro-industrie et sur les atteintes à l'environnement.
Ce vendredi 24 mars 2023, la vie de Morgan Large a de nouveau été mise en danger. Après avoir parcouru quelques centaines de mètres seulement au volant de sa voiture personnelle, alarmée par un bruit inhabituel, la journaliste centre-bretonne s'est rendue chez son garagiste. Celui-ci a constaté : « Les écrous de la roue arrière gauche sont complètement desserrés […], la roue bouge à la main et ne tient presque plus. » Le véhicule risquait de perdre une roue, alors qu'il roulait parfaitement la veille.
L'acte criminel que nous suspectons s'est très certainement produit dans la nuit du 23 au 24 mars, exactement dans les mêmes circonstances, sur la même roue, au même endroit et quasiment à la même date que la première fois. Morgan Large a déposé plainte en compagnie du président de RKB, le 25 mars, à la brigade de gendarmerie de Rostrenen (Côtes-d'Armor).
Il y a deux ans, le 27 mars 2021, Morgan Large avait découvert qu'une roue de sa voiture avait été déboulonnée, peu de temps après la diffusion d'un documentaire dans lequel elle témoignait des dérives de l'agroalimentaire (« Bretagne, une terre sacrifiée », Le monde en face, France 5). Cet événement faisait suite à une double fracturation des portes de son employeur, RKB, à Saint-Nicodème et Rostrenen. Plusieurs plaintes avaient été déposées.
Le refus de lui assurer une protection policière après sa première plainte, puis le classement sans suite de celle-ci en décembre 2022, ont-ils favorisé un sentiment d'impunité chez ses agresseurs ?
Nous considérons que ce sabotage est une nouvelle tentative de porter atteinte à la vie et à travail d'enquête de notre collègue et consœur. En instillant la peur dans la profession, il participe du climat de menaces qui pèse sur la liberté de la presse et sur les lanceurs d'alerte.