Rapport du GIEC et projet de vie
- Le 28/12/2022
- Dans Evénements
Bilan de la soirée débat du mardi 6 décembre :
Baptiste, Clémence, et Frédéric se sont engagés dans des parcours différents avec l’idée de mettre en accord leur projet de vie et leurs convictions.
Un choix personnel pour un enjeu planétaire. Débat à partir de questionnements individuels et d’un partage d’expériences.
Le 6ème rapport du GIEC, publié en 2021-2022 alerte sur la nécessité d'agir rapidement pour limiter le réchauffement climatique et s'adapter aux changements inévitables.
Après un bref rappel sur les conclusions du GIEC, les participants se sont partagés en 4 ateliers pour réfléchir aux possibilités et difficultés d'agir individuellement pour répondre aux enjeux du réchauffement climatique. Les restitutions sont centrées sur les points forts des échanges.
Atelier "Vie Sociale"
Problématiques identifiées :
- Les conclusions du rapport du GIEC nous font réagir individuellement et nous sommes nombreux à créer nos propres éco-systèmes "autonomes" (maisons autonomes, énergie, alimentation, etc.), comment favoriser la vie sociale et le rapport à la collectivité dans des perspectives de vie plus autonomes ?
- Questionnement autour de nos modes de communication : de plus en plus virtuels, ils polluent l'environnement dans des mesures que nous ne contrôlons pas, nous n'appréhendons pas (échanges en visio, groupes whatsapp, video youtube et tuto pour s'instruire, etc.), comment cultiver une vie sociale plus verte ?
- Un élément clé de réponse : revitaliser des lieux de vie sociale ? Lesquels ? Comment ?
Quelques pistes de réponses :
- L'habitat collectif, de nombreux exemples d'éco-villages, ou éco-quartiers font de plus en plus parler d'eux, ils placent le collectif et l'entraide au coeur du projet
- Les TIERS-LIEUX ? Des lieux pluridisciplinaires, repair café, ressourceries, lieux culturels, ils s'appuient sur des dimensions collectives pour rassembler une diversité de personnes. Le problème : des lieux encore trop "bobo", beaucoup d'entre-soi, comment toucher tous types de populations ? Comment ne pas créer de société parallèle ?
- L'ÉCOLE : un lieu clé pour stimuler la vie sociale, y faire des interventions plus fréquentes, interpeller les parents et instruire les enfants sur les enjeux de la planète et le rôle de l'entraide
- LA DÉMOCRATIE : revitaliser des lieux de vie locaux (salle des fêtes, lieux culturels, cafés, bar, etc.) et y favoriser l'échange, pour redonner du sens à la démocratie et à l'engagement (militant, politique, etc.), en oeuvrant à combler le déficit de démocratie que nous sommes nombreux à constater, nous pouvons re-stimuler l'action populaire, sur de nombreuses dynamiques. Avec peut-être à la clé des listes électorales pour intégrer le système et faire bouger les lignes. Car de nombreux élus locaux parviennent à faire bouger certaines lignes ! Nous sommes nombreux à râler, moins nombreux à s'engager. Des lieux d'échange peuvent stimuler l'action
Ex : Notre-Dame-des-Landes, c'est probablement l'émulation entre les zadistes, qui proposaient une démarche de démocratie parallèle, et les élus locaux, qui a permis de faire bouger les choses, les uns sans les autres n'auraient pas réussis - La FÊTE : continuer de créer des moments de fêtes, fête des voisins, fête de village, pour stimuler l'échange, les plaisirs partagés et la créativité
- La CULTURE : un moyen de réunir des populations qui ne croisent pas à quotidien, un moyen également de questionner de grands enjeux dans un rapport à l'émotion et à la créativité.
Atelier "Alimentation Santé"
- La viande a été le premier sujet abordé et ma première interrogation (puisque réduire sa consommation fait partie des préconisations du GIEC). Tout le monde était d’accord dans le groupe pour dire que c’est une mesure dont la mise en place ne nécessiterait pas grand-chose d’autre que la volonté politique de le faire (dans les cantines notamment). L’impact positif à court et moyen terme serait rapidement mesurable tout en agissant sur les consciences en apprenant aux enfants à manger autrement.
- Le débat a ensuite rapidement pris le chemin de l’éducation et de la sensibilisation du public, dès le plus jeune âge, à remettre les mains dans la terre, à connaître la ressource, le produit de base et à conscientiser le circuit de l’alimentation jusque dans l’assiette.
- La mise en place du plus de jardins partagés possibles (spécialement dans les villes où la possibilité d’avoir un jardin est réduite) permettrait cette éducation tout en reprenant en partie la main sur son alimentation. Accorder ce temps nécessaire et nécessairement long au jardin et à la transformation des produits bruts nécessite forcément de revoir ses priorités et de questionner sa vie et son rythme quotidien.
- Là encore néanmoins, la contrainte est aussi politique car la mise en place de ces jardins nécessite forcément l’accord des pouvoirs publics.
- La question de la souveraineté alimentaire et de l'autosuffisance a été abordée partiellement notamment comme un objectif à atteindre pour certain.es. Il a été toutefois surtout question de jardins collectifs partagés. Le groupe a donc oscillé entre les deux : faire tout seul et construire des réseaux locaux (montrant que les deux peuvent fonctionner en parallèle ?)
- Dans un monde à + 1,5 ou +2° de réchauffement, le constat du GIEC est accablant concernant l’adaptation de l’être humain : elle sera de beaucoup moins efficace à très marginale voire inexistante dans certaines zones de la planète. Ainsi, la question de l’instabilité alimentaire dans un futur proche a posé à la fois question et problème puisqu’il n’existe que peu de perspectives et pas de solution à l’heure actuelle.
- Ont été évoqué pèle-mêle dans les comportements quotidiens à avoir : l’importance d’avoir un jardin et de cultiver au maximum son alimentation, de récupérer l’eau de pluie, d’avoir des toilettes sèches, de composter et d’avoir des poules dans une perspective zéro déchet, de consommer local et bio (bien que le label ait ses limites pour certains produits venant de loin etc.) Dans le même temps afin d’anticiper les variations climatiques brutales et les différentes ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, ont été évoquées l’importance de collecter ses graines d’une année sur l’autre pour obtenir des semences résistantes et de réapprendre à utiliser des variétés anciennes et rustiques, sauvages, qui sauront mieux résister aux aléas climatiques.
- En conclusion, face aux réalités difficiles et défis qui nous attendent, il est bon de tout mettre en place dans le domaine de l’alimentation, de tout tenter car nous n’avons finalement plus grand-chose à perdre à essayer et nous n’avons surtout plus le choix de nous adapter. qui ne croisent pas à quotidien, un moyen également de questionner de grands enjeux dans un rapport à l'émotion et à la créativité.
N.B. : La question de la santé n’a pu être abordé par manque de temps et parce qu’il s’agit là aussi d’un gros sujet. Tout à fait lié à l’alimentation par ailleurs.
Atelier "Biodiversité"
Le groupe de réflexion autour de ce thème était composé de ruraux et de citadins.
Un rappel de la notion de biodiversité a servi d'introduction pour que nous nous accordions sur ce que recouvre ce terme, à savoir l'ensemble des milieux naturels et des formes de vie qui les occupent (plantes, animaux, champignons, bactéries, etc.), ainsi que leurs interactions. Par ailleurs, il a été rappelé que l'on peut définir la biodiversité selon trois niveaux d'organisation : la diversité écologique (les écosystèmes) ; la diversité spécifique (les espèces) ; la diversité génétique (les gènes).
En conséquence, les deux notions de milieux et de diversité sont des éléments clés de ce concept. Quel que soit le milieu considéré (un champ agricole, un parc urbain…) il importe pour préserver et développer la biodiversité de se préoccuper de la préservation des milieux et d'y favoriser la diversité des organismes vivants qui y habitent.
Au cours des échanges parmi les membres du groupe, sont apparu les idées suivantes
- le milieu agricole pourrait tirer parti d'un engagement plus fort dans la préservation de la biodiversité pour gagner en résilience face au changement climatique. Limiter le recours aux énergies fossiles, élever plus d'animaux à partir d'herbe, développer l'agroforesterie, réduire drastiquement l'utilisation des pesticides favoriseraient dans le même temps la lutte contre le changement climatique.
- les citadins expriment un fort besoin d'accès à la nature. Ce sentiment s'est même renforcé lors de la pandémie de Covid. Vivre en ville dans un appartement ou avoir un jardin autour de son pavillon ou simplement pouvoir accéder à un parc ou un espace vert modifie profondément la manière dont les citadins appréhendent leur bien-être au sein de la ville.
- le développement du tissu associatif pour aider à l'accès à cette nature, et l'engagement politique peuvent aider à mettre en place des projets favorables à la biodiversité tout en répondant aux aspirations des citoyens (jardins en ville, coulée verte, continuité des couloirs de biodiversité, limitation de la pression foncière immobilière…).
- les humains ont globalement une forte propension à vouloir contrôler leurs lieux de vie, par la simplification, l'homogénéisation, le faire “place nette”. Or la biodiversité est à l'opposé de ce schéma. Une friche est bien plus riche en biodiversité qu'un champ fraichement labouré, et pourtant la vision du champ rassure l'observateur humain, alors que la friche l'inquiète… Cette vision est enfouie au plus profond de notre cerveau et participe à rendre difficile la conciliation des usages des différents espaces (milieux “naturels”, milieux "habités", milieux "cultivés", milieux “ludiques”…) avec la préservation de la biodiversité.
Atelier "Déplacement & Vie au Quotidien"
Observations
- Un cercle de 3km de rayon centré sur la gare inclus l'essentiel des habitations de St-Malo donc les déplacements en ville devraient pouvoir se faire facilement en vélo… mais il ya un gros problème d'infrastructure !!! Il y a peu d'aménagements pour les vélos et donc un sentiment d'insécurité.
- Voiture = liberté
- Pour les déplacements grandes distances, les tarifs de train sont trop chers donc on utilise la voiture
- Il est difficile d'acheter une petite voiture. On ne trouve que des SUV.
Conclusion
Le système est conçu pour les voitures donc le changement individuel se confronte à de nombreux obstacles. Il est donc nécessaire de recourir à des associations ou réseaux.
Exemples intéressants dans certaines communautés (plutôt rurales et/ou isolées) :
• systèmes d'affichages (plateformes en ligne) pour offre/demande de covoiturage
• systèmes de voitures partagées
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Voir aussi notre dossier thématique
► Énergie et transition